Assise dans le train, Aileen regardait le paysage défiler à toute allure, dévorant chaque détail avec avidité. Jamais au cours de son enfance elle n’avait eu l’occasion de voyager, et cela lui donnait une impression de liberté qu’elle avait du mal à contenir. Ainsi, elle souriait à son portrait dans la vitre, ne faisant aucune attention aux personnes présentes dans le même compartiment qu’elle : des élèves de première année comme elle qui faisait connaissance. Ce n’est que lorsque l’un deux lui adressa la parole qu’elle feignit regarder dans leur direction d’un regard d’abord distrait :

« ●● Et toi, comment tu t’appelles ?
A ●● Euh.. Aileen. Aileen Sanders.
A son grand étonnement, les yeux de ses interlocuteurs s’ouvrirent grands comme des soucoupes, à l’exception d’un qui semblait aussi surpris qu’elle, et qui interrogea d’ailleurs ses nouveaux-amis.
●● Mince alors, t’as pas entendu parler d’Aileen Sanders ?
●● C’est un moldu, rappelle-toi.
●● Ah oui juste.. Et bien cette fille, c’est Aileen Sanders, une orpheline qui a posé beaucoup de problèmes à la direction de Poudlard, d’après ce que j’ai entendu dire…
A ●● Bordel de m..., c’est quoi cette histoire ?! »

‛‛ Ils m’ont alors raconté comment j’avais fait la une des journaux sorciers, il y a onze ans de cela, comment la directrice avait échappé à tout ces scandales en m’envoyant dans un orphelinat où je n’avais pas le moins de monde ma place. C’est à partir de ce moment que je décidai de rendre la vie impossible à toute l’administration de cette école qui m’avait d’abord abandonnée. Aileen Jack: le retour ! Je voulais faire parler de moi, je voulais que la directrice regrette ce choix qu’elle avait pris, pour la seule raison d’éviter la presse. Elle avait sauvé sa réputation, aux pris de me ruiner mon enfance ; ainsi, même le monde où j’allais entrer était bourré d’hypocrite et d’injustice. J’en étais sidérée. La vengeance est un plat qui se mange froid, et la mienne allait être glaciale. „


3 ans plus tard.
La bibliothèque si calme à son habitude fut soudain dérangée, pour la troisième fois consécutive, par un soupire brouillant. Aileen répondit à ceux qui tournaient un regard mécontent dans sa direction par un sourire ironique. Personne n’osa lui faire de remarque, car tout le monde connaissait le tempérament impulsif de la jolie blonde. Elle avait décidément réussi son coup d’entrée: son retour fut des plus fracassants. Profitant de sa popularité soudaine, elle s’était faite de nombreux ennemis, mais aussi de nombreux alliés. Parmi les professeurs, elle avait la réputation de jeune demoiselle intelligente, mais très agaçante. Elle prenait un plaisir fou à leur répondre à la moindre remarque, faisant ressortir sa haine de toutes les façons possibles et inimaginables. Néanmoins, Aileen s’était énormément assoupie depuis sa première année à Poudlard. Toujours au tempérament sauvage et impulsif, sa colère s’était nettement apaisée. Il fallait avouer que Gabriel Milano n’y était pas pour rien : la demoiselle s’était entichée du jeune homme charismatique, malgré son année de différence avec elle. Elle s’était mise en tête de retrouver ses parents, ses origines, et il l’aidait dans sa quête. Il était toujours là pour elle, et elle lui en était très reconnaissante. En ce moment-même, il était à son côté, un livre ouvert devant lui à la recherche d’indices sur l’origine de sa petite amie… Pour le moment, les recherches n’avaient abouties à rien. Mais Aileen, s’était une battante. Une têtue aussi. Elle avait en tête l’idée de retrouver ses parents, et elle y arriverait coute que coute.


Maintenant…
Tellement de temps ont passé depuis la rébellion de la jeune gryffondor. Quand elle y repense, elle en est presque honteuse, regrettant ne pas avoir plutôt choisi l’option de la communication et d’aller directement parler à la directrice. Après tout, ne s’était-elle pas nourri de son « erreur » passée pour nourrir une haine qu’elle dirigeait contre n’importe qui ? La jeune Aileen a beaucoup murri depuis ses onze ans, devenant une demoiselle toujours aussi imprévisible qu’incontrolable, mais en acquérant une joie de vivre contagieuse et une douceur sans pareil. Spitante, extravertie, un brin capricieuse et colérique, elle ne mâche pas ses mots et sait se faire comprendre. Elle consacre toujours une partie de son temps à la recherche de ses parents, et hésite parfois à aller parler à la directrice. Qui sait, peut-être possède-t-elle toujours des informations cachées jusqu’à maintenant à la presse ? Les chances sont infîmes, elle en est conscience… Néanmoins, elle n’a toujours pas perdu l’espoir. Pour la soutenir et surtout l’aimée, Gabriel, son amour, est toujours présent. Elle l’aime de plus en plus, et sait qu’il est l’homme avec qui elle veut vivre le plus longtemps possible.