« Et bien, Miss Colombs, veuillez vous … Enfin, viens t'assoir par ici. »
Le docteur enleva ses lunettes et eu le loisir d'observer la jeune fille qui venait d'arriver. Elle avait une dizaine d'années, tout au plus, des yeux bleus incroyablement clairs, des pommettes roses ainsi qu'un sourire communicatif. Pourtant, malgré qu'elle semble vouloir faire preuve d'assurance, on pouvait aisément remarquer qu'elle avait un air perdu sur sa jolie frimousse. Une fois l'enfant posée sur le siège confortable, le psychologue reprit la parole.
« Ta maman a souhaité que tu viennes me voir pour une raison qui m'est encore inconnue, je voudrais que tu me racontes ton histoire pendant cette première séance, d'accord ? »
« Ho, vous savez Monsieur, vous pouvez parlez normalement, ça ne me gêne pas. »
« Pardon ? »
« Et bien... J'ai dix ans, je fais la cuisine, le ménage, je m'occupe des courses et malgré tout ça, j'arrive à faire mes devoirs et à avoir des bonnes notes à l'école, donc je pense que vous pouvez abandonner la petite voix que vous prenez quand vous vous adressez à des enfants, ainsi que les petits mots que vous utilisez pour expliquer à des petits sans être trop brutal. »
L'homme, qui avait un âge proche de la retraite, haussa les sourcils. Sur sa feuille, il y avait quelques mots de griffonnés. « Esmeralda June Colombs, attentionnée, intelligente calme, douce et mature », il lui semblait qu'il était impossible de mieux décrire la fillette.
« Commençons alors. »
« Les premiers faits que je vais vous raconter, je ne les tire pas de ma mémoire personnelle, mais de celle de ma mère. J'ai... Lu son journal intime. Je n'aurais pas du, je le sais, mais elle semblait si triste, je voulais seulement l'aider. Car pour comprendre mon histoire, il faut d'abord avoir assimiler celle de ma mère. Sa jeunesse n'a pas vraiment été facilement, mes grands parents étaient très strictes, donnant une éducation irréprochable à leur quatre enfants. Sauf qu'Anastasia, appelons ma mère par son prénom, voulez vous ?, était la moins douée de la tribu, ses notes n'étaient pas très hautes, son attitude peu exemplaire et elle était extrêmement maladroite. Son frère ainé entamait une année de médecine, sa sœur cadette se dirigeait dans le droit tandis que la plus grande de la famille, déjà lancée dans le monde depuis longtemps, défilait sur les plus prestigieux podiums. Mes grands parents ont voulu faire au mieux pour elle, mais ils ont sans aucun doute fait le mauvais choix en l'envoyant dans un couvent pour venir bonne sœur. Étourdit comme elle était, elle ne pouvait même pas retenir une prière et puis, elle était dynamique, frivole et fêtarde, pas religieuse. Les premiers temps, elle se pliait aux règles sans trop poser de question, puis elle s'est mise à faire le mur sans que la mère supérieur s'en rende compte. Elle sortait, faisait la fête, buvait et rentrait le lendemain à l'aube. Sauf qu'un jour, elle s'est retrouvée enceinte. De moi. C'était pendant une soirée, elle ne se souvenait plus vraiment de ce qu'il s'était vraiment passé, à part que l'homme était beau et semblait aisé. Elle n'a même pas pu me redire son nom, il était blond, grand, charismatique et l'alcool les a aidé sans doute. Elle s'est bien entendu faîte renvoyée, et je pense que ça l'arrangeait. Ses parents étaient couverts de honte, on ne parlait plus d'eux comme ceux qui avaient réussis à élever trois enfants qui iraient loin, mais comme les irresponsables avec une fille ayant seulement dix-sept ans et un enfant dans le ventre. Ils l'ont littéralement bannit de leur toit et elle a du se débrouiller seule. Ma maman s'est d'abord rendue dans une sorte de foyer pour jeune mère célibataire, puis elle a commencé à faire des petits boulots en tant que serveuse dans un bar, par chance, ses parents lui envoyait tous les mois une belle somme d'argent. Ce qui l'a beaucoup aidé, ayant cassé beaucoup de verres, oubliant parfois de faire payer les clients ou servant la mauvaise commande, elle s'est vite fait remplacée par quelqu'un de plus compétant. Avec ses quelques mois de salaire et les billets de mes grands-parents, elle a finalement réussit à louer un petit appartement dans Londres, pas très grand mais suffisant pour elle et un futur enfant. L'accouchement a été assez simple, dans un hôpital peu réputé certes, mais il n'y a eu aucun problème. Elle m'a appelé Esmeralda pour deux raisons, chacune étant un peu stupide, mais je ne lui en veux pas du tout, c'est ma maman. La première est qu'elle adore les Disneys et la deuxième est qu'elle aurait voulu être bohème, aller où le vent voulait l'emmener. Mais elle changeait de style comme de chemise et m'a donné mon second prénom quelques mois plus tard, quand elle était dans sa période Rock'n'roll. »
Le docteur continuait de prendre des notes, impressionné par le langage de la petite brune. Il connaissait des adultes qui s'exprimait avec moins d'exactitude. Elle lui fit un signe de tête, l'incitant à continuer, elle lui sourit. La puce était vraiment craquante, avec sa petite taille et ses cheveux attachés en deux couettes. Elle lui faisait penser à sa petite fille.
« Maintenant, je vais passer sur mes souvenirs. Honnêtement, mon enfance a été banale. De mon point de vu bien sûr. J'ai vite apprit à m'occuper de moi même et plus tard de ma mère. Jamais vous ne pourrez trouver quelqu'un de plus maladroit. Je choisis mes vêtements, me coiffe et je ne demande pas souvent d'aide, mais je la propose souvent et la plupart du temps, ma mère l'accepte. Le diner, quand elle le prépare, n'est jamais bien cuit, elle se brûle avec l'eau de la douche, le fer à repasser, elle veut changer une ampoule en se mettant debout sur une chaise bancale, sans couper le courant préalablement. Une vraie catastrophe. Elle me répète tout le temps qu'elle ne sait pas ce qu'elle ferait sans moi. Mais ne vous inquiétez pas, c'est une bonne maman. Bref, j'ai été à l'école, j'ai apprit mes leçons et je suis même la meilleure de ma classe. Je vais souvent aider pour les collectes de jouets, les dons de nourriture, je cède mes vêtements dès qu'ils sont trop petits sans aucun problème, je suis une gentille petite fille vous voyez, alors pourquoi est ce que ça m'arrive ? »
« Pourquoi est ce que ça t'arrive ? »
« Si ma maman m'a envoyé ici, c'est tout simplement parce que je... Je suis possédée... »
Les yeux écarquillés par la surprise, le psychologue laissa tomber son crayon. Possédée ? Elle qui semblait si mature et responsable se pensait habitée par un esprit ? L'homme soupira, il pensait avoir un adulte devait lui, oubliant qu'il avait affaire à une gamine, pourtant, rien que son regard indiquait qu'elle n'avait pas du croire au père Noël, peut être allait elle acheter elle même les cadeaux qu'il faudrait mettre sous le sapin ? Alors se croire hanter...
« J'avoue que tu me surprends. En réalité, quand on m'a posé ton dossier avec écrit 'cas spécial' dessus, je n'aurais jamais pensé que tu allais me parler de... »
« Non, non, je ne suis pas 'possédée' au sens propre ! J'ai des … Ma mère appelle ça des 'problèmes'. Ca a commencé il n'y a pas si longtemps, un an peut être. Au début, c'était amusant, Maman croyait que c'était des tours de passes passes. Puis c'est devenu plus dangereux, incontrôlable même. Je pouvais faire voler des petits objets à travers l'appartement ou changer la couleur de mes vêtements, ça s'effectuait sans mon avis, mais au final, ça me rendait contente. Puis c'est devenu plus compliqué à gérer, mes devoirs étaient déjà faits dans mon cahier, je vous laisse imaginer tête de ma maîtresse quand elle l'a ouvert et vu son cours du mois prochain, les appareils électriques ont commencés à disjonctés, l'eau changeant de température sans préavis, le four se mettant en marche sans qu'on l'ait touché. Alors ma mère a voulu que j'aille voir un psychologue. »
« C'est incroyable ce que tu me dis là ! Imagine l'argent que tu pourrais te faire, il faut prévenir les journaux, les télévisions ! »
« Vous ne préviendrez rien du tout. »
« On dirait qu'on arrive à temps. »
Le docteur faillit tomber de son fauteuil, deux personnes avaient surgit du néant, derrière le siège de la petite. Étaient-ce eux les esprits ? Il leur sourit d'un air pacifique.
« Monsieur ? »
Il leva son regard et fût éblouie par un jet de lumière puissant sortant d'un bout de bois. Tout tourna autours de lui. Il entendait des bruits de conversation sans pour autant les comprendre, le sort 'Oubliette' commençant à faire son effet.
« Tu sais petite, nous n'aurions même pas du intervenir, après tout, tu n'es pas une née-moldue. Mais apparemment, tu sembles tout ignorer du monde de la magie. Nous allons aller rencontrer ta mère et nous t'expliqueront tout. »
Il tenta désespérément d'ouvrir les yeux et aperçu, en flouté, Esmeralda hocher la tête, le regard encore plus perdu. Il voulu l'avertir de ne pas les suivre, que c'était des monstres mais tout disparu de son esprit, la seconde d'après, il se trouvait juste dans son bureau, une enfant et ses deux parents en face de lui. Il ne se souvenait pas avoir fait entrer ces clients ci.
« Docteur ? Vous ne semblez pas en forme, nous reviendrons vous voir une autre fois. »
« Je... Oui, d'accord... »
Il les laissa quitter son bureau, chamboulé, sans se douter que les deux êtres étaient des sorciers travaillant au ministère, ayant pour but d'informer les enfants née-moldue, ce qu'Esmeralda n'était pas, de part son père inconnu, que la fillette recevrait bientôt une lettre par hibou et se retrouverait dans un train en direction d'une école de magie.