Tout semblait si parfaitement immobile dans cette pièce meublée avec goût et richesse. Le jour levant augmentait cette impression. Comme toute cette paix paressait étrange. D'abord parce qu'au dehors, on en était pas moins dans l'une des plus grandes écoles de Magie au monde, et puis parce que dans quelques secondes, l'horloge principale du Château sonnerait huit heure. Dans les dortoirs des garçons de Serpentard, on entendait le souffle réguler des élèves endormis. On pourrait penser que personne à cette heure, un samedi matin de surcroit, ne se serait levé aussi tôt, hormis les plus courageux en période d'examen, ce qui n'était pas le cas. Pourtant, un lit qui trônait au centre de la pièce richement meublée, dont les draps défais à la hâte dégageait une odeur boisée, était bel et bien vide. Son propriétaire avait quitté la pièce heure auparavant, un roman à la main.

Cherchant l'air frais, il avait laissé comme à son habitudes, ses pas le guider vers le parc ou la branche haute d'un arbre lui avait servit de siège. Là, il avait enfin put ouvrir son roman, qu'il cherchait à terminer depuis plusieurs semaines déjà. Et cela, à cause de gamins bruyants qui s'amusaient à sauter de fauteuil en fauteuil dans la Salle Commune, jusqu'à ce qu'un d'entre eux se prenne le pied dans un accoudoir et ne s'étale lamentablement au sol. A chaque fois, s'était la même chose. Les préfets laissaient passer. C'était une chose qui révoltait le Français. Mais au moins, cela prouvait une chose, leur niveau d'incompétence était proche de la débilité. Oh pas pour tous les préfets, bien entendu. Il y en avaient quelques unes qui étaient bien loin d'être stupide, enfin, selon Jorden. A se demander si les Préfêtes de Serpentard n'étaient pas plutôt choisies pour leur beauté que pour leur capacités à maintenir l'ordre. Ah, plus populaire que ce trio de bombes sexuelles, tu meurs ! Jorden n'avait pas besoin de faire partit d'un groupe pour être populaire, non. Il était presque génétiquement programmé pour le devenir, c'était tout. Sauf qu’elles lui volaient une sacrée part de popularité à se trimballer avec toujours autant de classe et d'élégance. Il était d'ailleurs là, le problème. Ce putain de problème : Jorden Howard détestait perdre. Alors, bombes sexuelles ou pas les préfètes allaient passer à la casserole.

Le Français décida de quitter sa branche, et de revenir parmi le commun des mortels. Il se dirigea alors vers le Lac Noir. Malgré l'heure matinale, on pouvait y croiser plusieurs groupes d'élèves. Il continua sa promenade le long de la berge, jusqu'à tomber nez à nez avec Elisabeth Lower. Étrangement, à chaque fois que Jorden l'a croisait, une furieuse envie de lui arracher la tête le prenait. Bien entendu, il n'avait jamais mit à exécution ces fantasmes meurtriers, et heureusement pour elle d'ailleurs. Il avait cependant comblé cette envie en passant son temps à la taquiner le plus mesquinement possible. Rentrant avec désinvolture ses mains dans ses poches, il s'avança vers elle, un sourire carnassier accroché aux lèvres :

- Bien le bonjour Lower. Je ne m'attendais pas à trouver une petite sainte Nitouche dans le coin. Si j'avais su que j'aurai le privilège de voir ta tête après mon petit déjeuner, je me serai abstenu.

Il laissa ses yeux gris dériver sur les eaux sombres, avant de les reposées sur la demoiselle. Voilà comment commençaient leur petites joutes verbales, et ça depuis des années et des années. Même s'il ne voulait pas se l'avouer, Jorden avait besoin de ce petit duel chaque matin. C'était ses habitudes, c'était une chose à respecter. Mais alors qu'il allait de nouveau lui faire part de nouveaux compliments, un sortilège lancé par des petites crapules de première année les frola, leur faisant perdre l'équilibre. Qui entraina l'autre dans sa chute, personne ne le saura, même si pour le Français, il était évident que tout était de la faute de la Serdaigle. Elle s'était abattue sur lui avec la même violence qu'un boulet de canon lancé à toute vitesse et, a dernière chose dont il se souvint avant que sa vue ne se trouble fut le contacte glacé de l'eau sur lui. Il revint les poumons en feu à la surface et attendit que la demoiselle face de même. Son regard meurtrier en dit alors long sur ses attentions. Il était humilié, et elle allait le payer.

- Eh bien Lower, je savais que tu étais folle de moi mais à ce point, ça devient gênant... Va falloir que tu te mettes en tête qu'une planche à pain comme ne m'intéresse pas. Alors je te le demande, la Serdaigle, je te cloue le bec maintenant ou je te noie ?