« Les Retrouvailles de l'Amitié » ft Abygail.

**─ Fondateur & Préfet ─** ─ Sixième Année ─

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« Les Retrouvailles de l'Amitié »
Josh & Abygail

Les premières neiges faisaient leur apparition au château et l'herbe fraîchement rosée du parc prenait une couleur blanche qui s'alliait parfaitement avec le lac noir gelé qui entourait l'école. Cela aurait pu être un jour comme les autres, à l'approche de Noël, mais les événements de la veille ne poussaient personne à se promener dans la neige ou patiner sur la glace comme le faisaient habituellement les jeunes adolescents amoureux. Une élève était morte ; elle reposait désormais dans les restes de la Grande Salle que le Feudeymon avait réduite à néant.

Il n'était pas loin de huit heures du matin lorsque la foule d'élèves parvint enfin à quitter la Grande Salle dont ils étaient enfermés depuis la veille. Josh se sentait vide, fatigué, épuisé. Cette soirée avait été un véritable enfer ; quelque chose dont chaque étudiant, chaque adulte, chaque fantôme se souviendrait toute sa vie. Abygail ne lui avait pas lâché le bras depuis l'attentat et le suivait, en silence. En fait, mis à part le bruit des centaines de pas qui traversaient le hall d'entrée, personne n'osait faire de bruits, si ce n'était les pleurs incontrôlables et persistants de certains élèves. Ils venaient de recevoir comme consigne de se rendre immédiatement dans leurs salles communes ; le temps que les adultes réparent les dégâts et s'occupent de toutes les formalités. Ils ne voulaient pas imposer la présence des journalistes à de pauvres adolescents qui croyaient tous, il y a quelques heures, qu'ils finiraient grillés parmi les cendres de la Grande Salle.
Ils enlacèrent Aaron pour lui dire au revoir – la salle commune de Serpentard se trouvait aux cachots – puis montèrent l'escalier de marbre.

Alors qu'ils continuaient leur chemin comme leurs camarades de Serdaigle et Gryffondor, Josh s'arrêta net dans le couloir des armures du cinquième étage. Peu lui importait l'endroit, mais la salle commune serait bondée et ils n'auraient pas un moment pour eux. Il s'engagea donc dans un tournant d'un couloir jamais emprunté, Abygail, à son bras, ne disait pas un mot. Elle se contentait de le suivre, comme si jamais ils ne pourraient être séparés.

Les deux Gryffondors s'assirent sur un banc poussiéreux. Ils ne prirent même pas la peine de l'essuyer ; une saleté de plus ou de moins sur leur pauvre corps avait-elle de l'importance ?
Josh éclaira le couloir sombre d'un faible lumos et laissa sa baguette magique au-dessus de leurs têtes, sur un rebord du mur. Puis il contempla sa meilleure amie. Elle était couverte de sueur et grelottait en même temps. Pas de froid ; mais de peur. Le lion s'approcha et la prit dans ses bras, comme pour lui fournir une assurance qu'il serait toujours à ses côtés. Il délivra un baiser sur son front avant de desserrer son étreinte. Jamais il n'avait vu Abygail aussi démunie et perdue. Il l'était aussi, mais en tant que meilleur ami, il devait la soutenir comme elle l'avait soutenu après la mort de Sophia. D'une certaine façon, il oubliait peut-être ses propres soucis en aidant les autres à aller mieux...

Ecoute, je sais qu'on s'est éloignés ces temps-ci, et je m'en veux terriblement. Lorsque je vois ce qui aurait pu nous arriver... J'espère qu'il n'est tout de même pas trop tard. De toutes façons, on ne se quittera plus, je te le promet...

Il venait de parler d'une voix douce et calme, comme pour détendre leurs esprits torturés par la peur. Il était vrai que depuis la rentrée, ils ne s'étaient pas souvent vus. A dire vrai, Josh avait besoin d'être seul, après la mort de sa meilleure amie. Mais il n'avait pas prit la peine de s'occuper de ses deux meilleurs amis, qui souffraient eux-aussi. Il s'en voulait terriblement, et s'en était vraiment rendu compte la veille, lorsqu'il s'était fait emporté par la foule, croyant ne jamais les revoir...

Mais ils n'étaient pas là pour parler du banquet. Josh voulait rattraper le temps perdu. Il voulait savoir ce qu'il était arrivé à sa meilleure amie ces deux derniers mois, chose qu'il n'avait pas eu l'occasion d'apprendre. Depuis quelques minutes déjà, le silence avait refait surface ; il n'y avait plus aucun élève présent dans le couloir attenant. C'est à ce moment-là qu'il reprit la parole.

Je ne suis pas venu ici pour que nous parlions d'hier soir ; à vrai dire, nous aurons bien le temps en rentrant dans la salle commune, tout à l'heure.

Non, je suis venu pour rattraper le temps perdu, tout ce dont je ne suis pas au courant, tout ce qui t'es arrivé depuis la rentrée... Depuis que nous nous sommes éloignés.

Il avait reprit un peu d'assurance dans sa voix, même si la peur était toujours présente. Il essayait seulement de ne plus penser au feu, à cette fille, à ces citrouilles... Il sourit à Aby, comme pour la pousser à répondre.

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Je sentis mes bras se refermer autour d'Aaron, qui me serra en retour. Les événements de la nuit m'avaient épuisée. J'aurais pu dormir. L'un de mes meilleurs amis me l'avait proposé quelques fois. Je serais bien incapable de me souvenir duquel c'était, malheureusement. Et je m'en voulais pour cela, en plus de tout le reste. Mes pas résonnèrent à l'unisson des centaines d'autres qui marchaient, silencieux, vers leur salle commune, l'endroit qui les avait toujours protégés et qui assurait dans leur tête la sécurité même. Elle allait être bondée, je le sentais. Qui pourrait dormir, après ce que nous avions vécu ? Ce corps en flammes, ainsi que tout le reste de la Salle. C'est là que je me rendis compte qu'autant que je vivrais, je ne pourrais oublier ce qui s'était passé cette nuit-là. Elle reviendrait toujours en songes, elle viendrait toujours me hanter.

Ma main n'avait pas lâche le bras de Josh. Il devait être engourdi, après toutes ces heures. Je le suivais, je le suivrais peut importe où il allait. C'est comme cela que je me retrouvais dans le couloir des Statues, assise sur un banc poussiéreux qui ne ferait qu'ajouter de la crasse à mes vêtements déjà dégoutants. Il me prit dans ses bras, je ne bronchais pas. J'étais trop épuisée pour protester. De quoi ? Cela avait toujours été comme ça entre nous. Je sentis qu'il m'embrassait sur le front. Je fermai les yeux, pour la première fois depuis des lustres. Il me lâcha, je rouvrais les yeux. Fronçai les sourcils quant à ce qu'il me disait. C'était vrai que nous ne nous étions pas beaucoup vus ces derniers temps, et le nœud qui me nouait l'estomac avait enfin disparu.

·

De toutes façons, on ne se quittera plus, je te le promet...

J'étais terriblement soulagée. J'avais eu tellement peur que la mort de Sophia ne nous éloigne, plutôt que ne nous rapproche, que j'en avais fait de nombreux cauchemars. La vision du serpent géant me revint en tête, la voix de mon amie hurla dans ma tête. Je sursautai et poussai un cri étouffé. Josh continua ce qu'il avait à dire, je l'écoutais.

Moi non plus je n'avais pas envie de parler de ce qui s'était passé la veille. Désormais, je ferais tout pour l'oublier, même. Je n'avais donc pas envie de ressasser les événements, si vite après qu'ils se soient déroulés. Quant à ce qui s'était passé dans ma vie durant les deux mois de notre "séparation"... Je ne savais trop qu'en dire. La seule chose marquante avait été cet échange troublant avec Heathcliff, auquel j'avais repensé des dizaines de fois. Je ne savais pas si je pouvais lui dire. Mais c'était mon meilleur ami, il connaissait tout de moi. Pourquoi pas cela?

·

Heathcliff...

C'était le premier mot que je prononçais depuis hier soir. Si j'avais besoin de parler, je ne savais pas comment formuler.

·

Il m'énerve

C'était début septembre, après que je lui ai renversé le jus de citrouille dessus. Dans la salle commune. Aucune importance.

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Heathcliff...

Josh ne dit rien. Il connaissait l'homme dont elle parlait et pour cause, il faisait parti de l'équipe de Quidditch des lions. Ils entretenaient d'assez bons rapports, et Josh savait bien que ce garçon était un type bien. Il attendait cependant la suite des paroles de sa meilleure amie avant de dire quoi que ce soit.

Il m'énerve.

Josh ne put réprimer un sourire. Combien de fois avait-elle dit cela par le passé sur d'autres personnes ? Combien de fois cette phrase trahissait un quelconque sentiment, bien différent de celui qu'elle voulait faire paraître ? Mais au moment où il s'apprêtait à répondre, Abygail le devança:

C'était début septembre, après que je lui ai renversé le jus de citrouille dessus. Dans la salle commune. Aucune importance.

Aah Aby, pourquoi prendrais-tu la peine de m'en parler si ça n'avait « aucune importance » ?

Qu'est-ce qu'il t'as fait Heath ? Si tu lui a renversé du jus de citrouille, tu t'es excusée, non ? Et après ?

Il connaissait très bien sa meilleure amie, il l'a connaissait trop bien. Dans son inconscient, elle essayait de lui faire passer un message, que lui seul pourrait découvrir, bien qu'il ait déjà sa petite idée derrière la tête...

Aby... Si je ne savais pas ce que je sais... je dirais que tu as un petit faible pour Heath. N'est-ce pas ?

Son ton n'avait rien d'ironique ni de moqueur. Il avait parlé si sérieusement que le regard vert émeraude d'Aby plongea dans le sien et ils se fixèrent un long moment jusqu'à ce qu'elle daigne enfin lui répondre. Ils échangèrent quelques paroles par la suite, mais le problème était le même: Heathcliff.

Écoute, il y a deux ans – c'est ça non ? – tu m'as sorti le même discours quant à un certain...

Je sais plus son nom. Mais toujours est-il que tu étais tellement têtue et bornée que tu as ignoré le pauvre gars durant toute l'année et que lorsqu'il est parti pour Salem, tu étais effondrée durant tout l'été. Ne dis pas le contraire Abygail ; tu t'en rappelle aussi bien que moi, de ces nuits blanches, de ces pleurs, de ces cauchemars... Ne commet plus la même erreur, s'il te plaît. Ne laisse pas la chance d'être heureuse glisser sous ton nez une nouvelle fois, et peu importe ce que Heath ait pu dire ou faire ; ce que tu ressens sera plus fort.

Il s'attendait à la voir rire ou se moquer, mais rien. Elle restait sérieuse et impassible durant de longues minutes où elle semblait réfléchir. Il était vrai que lorsque Josh sortait ce genre de phrase, ce n'était pas pour rien ; bien au contraire. Il était persuadé qu'elle ressentait quelque chose pour ce beau Heath qui aura fait chavirer plus d'un cœur involontairement depuis ses débuts à Poudlard. Mais il fallait avouer qu'Abygail était d'une telle beauté que même le plus séduisant des garçons n'aurait pu rester indifférent. Josh et Aaron étaient l'exception qui confirme la règle.

Je me rappelle encore du jour où Aaron nous a présenté à Sophia. Il 'avait fait exprès j'en suis persuadé ; je lui avait déjà parlé de cette fille. Je pensais que l'amour n'était pas fait pour moi, mais les deux dernières années écoulées... ont été les plus belles années de ma vie.

Josh se releva du banc où ils étaient assis depuis maintenant une bonne demi-heure. Il s'était promis de ne penser à Sophia que le moins de temps possible ; c'était surement sa façon à lui de passer à autre chose. Mais cette fois-ci, ce fut la première fois depuis des mois que songer à sa bien-aimée disparue lui procurait une telle sensation de chaleur et de joie. Il se retourna et souria à Abygail, les larmes aux yeux.

Saisit ta chance Aby. Je ne te laisserais pas passer à côté d'une telle occasion d'être heureuse. Jamais.

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hj ;;

Séquence émotion x'D Désolé, c'est pas génial...

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· Je sais plus son nom. Mais toujours est-il que tu étais tellement têtue et bornée que tu as ignoré le pauvre gars durant toute l'année et que lorsqu'il est parti pour Salem, tu étais effondrée durant tout l'été. Ne dis pas le contraire Abygail ; tu t'en rappelle aussi bien que moi, de ces nuits blanches, de ces pleurs, de ces cauchemars... Ne commets plus la même erreur, s'il te plaît. Ne laisse pas la chance d'être heureuse glisser sous ton nez une nouvelle fois, et peu importe ce que Heath ait pu dire ou faire ; ce que tu ressens sera plus fort.

Ce qu'il venait de dire m'avait tellement touchée que je ne pus articuler un mot. Je restais sans bouger, les yeux rivés sur mes ongles d'un bordeaux écaillé et des souvenirs plein la tête. Je me souvenais les journées et les nuits que je passais avec Josh, cet été-là. Toutes les nuits, le même cauchemar revenait me hanter. Ce couloir sombre, où seuls moi et Matthew, nous nous trouvions. Cette image qui m'avait fait rêver toute l'année et qui était devenue mon pire souvenir. Je me rappelais les réveils en sursaut au moment où sa bouche effleurait la mienne, les larmes chaudes qui roulaient sur mon visage, perles grises qui illustraient mal ce que je ressentais au fond. Parce que ce qu'il y avait à l'intérieur était bien plus horrible, plus désespérant. Lorsque vous voyez votre rêve s'envoler, alors que vous aviez été si près de le toucher, que vous sentiez déjà son odeur. Je ne voulais plus jamais revivre cela. Plus jamais. Mon meilleur ami avait raison : je devais saisir la chance d'être heureuse au moins une fois dans ma vie. Car il avait raison: Heathcliff m'attirait comme nul autre ne l'avait fait avant lui. J'avais cru pouvoir renoncer à lui. Parce qu'il était trop bien pour moi. Mais malgré tout cela, je ne pouvais pas m'empêcher de l'aimer. Même un tout petit peu.

J'entendis le nom de Sophia et sursautait. Scrutant le visage de Josh, je me rendis compte qu'aucune larme n'envahissait ses yeux et je ne pus pas m'empêcher d'être soulagée. Il se rappelait enfin les bons moments passés avec elle. Moi aussi je me rappelais de l'époque où Josh la cherchait dans les couloirs, la regardait passer devant lui avec une lueur d'envie dans les yeux. Et cette nuit où il avait dit à Aaron qu'il la trouvait jolie. Le lendemain, le Serpy nous attendait devant notre salle commune en charmante compagnie. Il nous la présenta et elle tomba quasiment dans les bras du batteur. Ces souvenirs me mirent du baume au cœur, et je me sentis aussitôt d'humeur plus légère. Avant de me rappeler qu'elle était morte. Que je ne la reverrais plus jamais. Elle était devenue ma plus proche amie. Elle me manquait tellement...

· Saisis ta chance Aby. Je ne te laisserais pas passer à côté d'une telle occasion d'être heureuse. Jamais.

· Lui non plus ne peut pas me supporter.

Je le savais, je l'avais lu dans ses yeux, l'avais senti dans ses paroles. Je le savais, mais je n'arrêtais pas d'espérer inconsciemment. IL FALLAIT QUE JE N'Y PENSE PLUS. Sinon, j'allais encore une fois avoir le cœur en miettes...