« N'aies aucuns remords. Condamnes tes regrets. »

(c) lexiee

Parfois, il est des histoires dont seul le silence peut les améliorer. Des gens dont seule la solitude peut les aider. Des actions dont seule la discrétion peut en venir à bout. Mais il est surtout des histoires qu'il ne faudrait pas conter. Les histoires, généralement, sont faites pour faire rêver et non pour effrayer. L'enfant qui l'écoute chaudement installé sous la couette ne devrait pas avoir les yeux qui se voilent. Ils doivent briller, briller comme jamais ils ne l'avaient fait encore. Son être entier doit être possédé par ce héros dont on raconte les aventures. A chaque nouvel exploit, ce ne doit être qu'un murmure d'admiration, de peur soulagée.
L'histoire qui a été vécue ne ressemble en rien à la précédente. Elle est bien plus sombre, terrifiante et difficile. Le personnage principal n'a rien d'un super héros. Mi-homme mi-sorcier, à la grande puissance. Envoyez les enfants au lit, et venez vous laissez prendre par ce court instant. Non, elle ne débute pas par « Il était une fois... », mais plutôt par « Par une orageuse soirée d'hiver... »

... Une grande silhouette arpentait les environs d'un pas mesuré, attentif à tout mouvement. Les temps étaient sujet à l'inquiétude et au danger. D'où cette présence dans les enceintes de Poudlard, présence sombre mais rassurante. Bobby W. Keller, puissant auror, était présent afin d'assurer la protection des élèves. Toutes ces disparitions suffisaient à plomber l'ambiance et à rendre les occupants du château nerveux. De sa personne seule, le bel auror attirait des regards rassurés, mais quelque peu effrayés, aussi. Certes, une telle équipe de surveillance ne pouvait signifier qu'une chose: que des choses peu normales arrivaient, ces temps-ci. Et pour cause! Des élèves qui disparaissent, une élève qui brûle dans la grande salle au milieu de toute une assemblée de jeunes et de moins jeunes, la voix de Serpentard qui résonne... Le jeune Keller avait horreur des mensonges, il les a banalisé de sa vie depuis tout petit. Néanmoins, il dut suivre les autres aurors et dire que cet acte abominable venait du Journal de Poudlard. Peuh. Quelle naïveté. Si ça ne tenait qu'à lui, il aurait fait rentrer tous les élèves dans leurs foyers, sous la sécurité parentale et du Ministère, et fait fouiller le château de fond en comble. Ici, à Poudlard, plus aucuns n'étaient en sécurité. Une présence maléfique empestait le terrain et menaçait l'avenir de ces adolescents. Tant qu'il serait vivant, aucuns ne mourra en sa présence. Ainsi Bobby W. Keller a parlé.

Tandis qu'il plongeait dans des pensées noires et dont - heureusement - lui seul avait accès, ses pas l'amenèrent au terrain de Quidditch. Le Quidditch... En dehors des ami(e)s et de tout ce qu'il avait apprit à l'école, ce sport restait son meilleur souvenir. Tout ces matchs qu'il avait disputé, le rôle de capitaine qu'on lui avait attribué, l'esprit d'équipe. Tout autant de flashs qui le saisissaient brusquement. Bobby en fut quelque peu déstabilisé par ce flot soudain d'émotions. Lui qui ne se laissait jamais aller, il ne put réprimer un frisson d'excitation à l'idée de fouler à nouveau cette herbe. Que n'aurait-il pas donné pour pouvoir enfourcher à nouveau un balai et voler... Voler et contempler la vie de haut, oubliant tous les problèmes, ne pensant qu'à lui. Depuis combien de temps n'avait-il pas prit de congés, ou encore prit du temps pour lui? Surement trop longtemps pour qu'il puisse s'en rappeler. Mais se donner corps et âme pour les autres lui permettait d'oublier sa propre histoire et de faire en sorte d'améliorer le quotidien des autres. Pour certains, aider autrui traduit un malaise intérieur. Connerie psychologique de moldu ça encore. S'il faisait ça, c'est qu'il en avait envie, point barre. Que personne ne tente de lui faire gober que quelque chose clochait dans sa vie. Excepté le fait qu'il avait passé la trentaine et qu'il était toujours un célibataire endurci sans enfant, qu'il n'avait aucunes connaissances intimes, qu'il vivait seul chez lui sans présence féminine, même temporaire et qu'il rejetait même l'idée simple d'aimer. Non en effet, rien ne clochait à ses yeux. Sa train-train quotidien était tout de ce qu'il y avait de plus normal, et il ferait en sorte que rien ne vienne chambouler ce programme.
Ainsi furent ses dernières pensées lorsqu'une ombre attira son attention, au loin. Un élève? A une heure pareille? Encore un à qui il devra tirer les oreilles et ramener à ses professeurs à coups de pied au c**... Ses lèvres légèrement entrouvertes laissèrent s'échapper un soupir. Quels imprudents. Si seulement ils se rendaient compte à quel point la force qui les menaçait était grande! Même lui n'était pas rassuré et ne faisait confiance à personne. N'étons jamais mieux servi que par nous-même?


Hep, toi là-bas! Un geste de plus et crois-moi que ça sera le derni... Maxence? Par la corne d'un veracrasse, tu es pire qu'un enfant!


Ce gosse était incroyable! A chaque fois il le rencontrait au mauvais endroit, au mauvais moment, à la mauvaise heure. Sa préférence semblait être les sorties nocturnes. A cette heure-ci, tous les autres élèves étaient dans la grande salle, à travailler, le repas allant être bientôt servi. Maxence Dubois, Serpentard. Pourquoi est-ce que ça ne le surprenait pas, qu'il face parti de cette maison? Les jeunes ne sont plus ce qu'ils étaient. Entre audace suicidaire et curiosité mal placée, c'était l'pompom. Bobby approchait à grandes enjambées du jeune étudiant de sortie. Son regard de cendres l'observa un instant et se fermèrent un court instant.


Tu peux m'expliquer pourquoi je tombe sur toi tous les soirs, presque?